Nous avons tous entendu les cris d’alarme des scientifiques : ils s’accordent sur la responsabilité indéniable des activités humaines dans le réchauffement climatique et nous alertent sur l’extrême gravité de ses conséquences potentielles.
Nous savons que la dépendance de notre modèle aux énergies fossiles et à des ressources de plus en plus limitées et coûteuses à exploiter, le rend extrêmement fragile et que ce caractère limité de nos ressources ne pourra s’accorder encore longtemps avec la course en avant de la consommation de masse.
Perte du sens, perte de la motivation, stress, épuisement et autres Risques psychosociaux dans les entreprises… Perte du lien, défiance, désillusions, cloisonnements et déshumanisation dans la société.…
Des questions brûlantes (au propre comme au figuré) se posent aujourd’hui pour le citoyen comme pour l’entreprise : jusqu’à quand allons-nous assister impuissants à la progression de cette spirale négative ? Jusqu’à quand allons-nous continuer à contribuer plus ou moins consciemment à un désastre que nous percevons pourtant de plus en plus inéluctable ?
Alors, est-il déjà trop tard ou est-il grand temps ?
Les gaz à effet de serre (GES) ont un rôle essentiel dans la régulation du climat. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C au lieu de +14 °C et la vie n’existerait peut-être pas. Toutefois, depuis le XIXe siècle, l’homme a considérablement accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. En conséquence, l’équilibre climatique naturel est modifié et le climat se réajuste par un réchauffement de la surface terrestre. Nous pouvons déjà constater les effets du changement climatique. C’est pourquoi il convient de se mobiliser et d’agir. Tout le monde est concerné : élus, acteurs économiques, citoyens, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour s’adapter aux changements déjà engagés.
L’effet de serre
La Terre reçoit en permanence de l’énergie du soleil. La partie de cette énergie qui n’est pas réfléchie par l’atmosphère, notamment les nuages, ou la surface terrestre est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe en l’absorbant. En contre-partie, les surfaces et l’atmosphère émettent du rayonnement infra-rouge, d’autant plus intense que les surfaces sont chaudes. Une partie de ce rayonnement est absorbée par certains gaz et par les nuages, c’est le phénomène de l’effet de serre. L’autre partie est émise vers l’univers et la température de la Terre s’ajuste pour trouver un équilibre entre l’énergie du soleil absorbée en permanence et celle réémise sous forme de rayonnement infra-rouge. Une augmentation des gaz à effet de serre suite aux activités de l’homme piège une partie de ce rayonnement, ce qui provoque une hausse de la température des surfaces jusqu’à trouver un nouvel équilibre. C’est la cause principale du réchauffement climatique observé ces dernières décennies.
(Source Ministère de la Transition écologique et solidaire)
Depuis 1988, le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat mondial, ses impacts et les moyens de les atténuer et de s’y adapter.
Le GIEC a publié son 5e rapport (AR5) en 2014. Il montre que le changement climatique est déjà engagé :
En 2015, la température moyenne planétaire a progressé de 0,74 °C par rapport à la moyenne du XXe siècle. En été, elle pourrait augmenter de 1,3 à 5,3 °C à la fin du XXIe siècle.
Le taux d’élévation du niveau marin s’est accéléré durant les dernières décennies pour atteindre près de 3,2 mm par an sur la période 1993-2010.
En France, le nombre de journées estivales (avec une température dépassant 25 °C) a augmenté de manière significative sur la période 1950-2010.
De 1975 à 2004, l’acidité des eaux superficielles des océans a fortement augmenté, leur pH (potentiel hydrogène) a diminué de 8,25 à 8,14.
La perturbation des grands équilibres écologiques s’observe déjà : un milieu physique qui se modifie et des êtres vivants qui s’efforcent de s’adapter ou disparaissent sous les effets conjugués du changement climatique et de la pression de l’homme sur leur environnement.
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Dans son livre « L’humanité en péril », Fred Vargas, écrivaine, précédemment chercheuse au CNRS, partage quelques extraits du cri d’alarme lancé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors du Forum économique mondial de Davos en janvier 2019 adressé aux quelques 3000 responsables économiques et politiques :
«Le changement climatique cours plus vite que nous […] et ce pourrait être une tragédie pour la planète.»
«La volonté politique est absente […] alors que le changement climatique est le problème le plus important auquel l’humanité est confrontée.»
«L’évolution est pire que prévue […] et il est donc absolument indispensable d’inverser la tendance.»
«Nous continuons à subventionner les énergies fossiles, ce qui n’a aucun sens.»
Et elle rappelle que lors de la COP24 il avait déjà déclenché l’alerte : « Pour beaucoup de gens, c’est déjà une question de vie ou de mort, alors il est difficile de comprendre pourquoi nous, collectivement, avançons toujours si lentement, et même dans la mauvaise direction. »
Pour limiter les effets du changement climatique, les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) se sont donnés pour objectif dans l’Accord de Paris de « contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques ».
Pour ce faire, il est crucial de s’attaquer aux causes du changement climatique en maîtrisant les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES), c’est ce qu’on appelle l’atténuation.
Cependant, compte tenu de l’inertie climatique et de la grande durée de vie des gaz à effet de serre accumulés dans l’atmosphère, l’augmentation des températures d’ici à la fin du siècle est inévitable et toutes les régions du monde sont concernées. L’adaptation au changement climatique est donc nécessaire pour en limiter les conséquences sur les activités socio-économiques et sur la nature. L’adaptation a pour objectifs d’anticiper les impacts du changement climatique, de limiter leurs dégâts éventuels en intervenant sur les facteurs qui contrôlent leur ampleur (par exemple, l’urbanisation des zones à risques) et de profiter des opportunités potentielles.
(Source Ministère de la Transition écologique et solidaire)L’IPBES, le « Giec de la biodiversité », a rendu public ses cinq derniers rapports lors de sa 6e session plénière qui s’est achevée le 24 mars 2018 à Medellín, en Colombie. À travers cette synthèse des connaissances scientifiques actuelles sur la biodiversité, les experts dressent un panorama alarmant de l’état du vivant et de la détérioration des sols, tout en proposant des pistes de solutions politiques.
L’impact de nos modes de vie sur la santé de la nature et des écosystèmes
« La dégradation des terres, l’érosion de la biodiversité et le changement climatique sont les trois aspects d’un même problème majeur : l’impact dangereusement croissant de nos modes de vie sur la santé de la nature et des écosystèmes. Nous ne pouvons plus nous permettre de lutter isolément contre ces trois menaces », a déclaré Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), en marge de la 6e session plénière, du 17 au 24 mars à Medellín. Et d’appeler à une réponse politique et citoyenne, locale et globale. Pendant trois ans, près de 550 scientifiques d’une centaine d’États ont mené un travail de longue haleine à partir de plusieurs milliers d’articles scientifiques, de sources gouvernementales ou encore de savoirs locaux et indigènes. Leur constat est sans appel : la biodiversité est menacée sur tous les continents et dans tous les pays. D’ici à 2050, 38 % à 46 % des espèces animales et végétales pourraient disparaître de la planète. En première ligne, le Centre et le Sud des Amériques, l’Afrique subsaharienne et l’Asie, plus vulnérables face à l’appauvrissement des sols. Dans 30 ans, les populations vivant dans des régions arides pourraient passer de 2,7 à 4 milliards de personnes, renforçant le risque de crises migratoires. La dégradation des terres et le changement climatique, provoquant la baisse des rendements agricoles et l’instabilité socio-économique, pourraient en effet pousser entre 50 et 700 millions de personnes à migrer d’ici le milieu du siècle.